Ils ont été élus pour diriger le taekwondo français pour les quatre années à venir. Membres du comité directeur de la FFTDA, ils ont tous un parcours singulier, parfois atypiques. Découverte des femmes et des hommes qui s’engagent pour faire grandir le taekwondo français.
La prédestination, c’est l’arrivée au jeune âge de onze ans du lointain Maroc, dans les rues de Montfermeil (93), sous la responsabilité d’un père ouvrier dans la restauration et d’une mère qui assurait le suivi d’une famille nombreuse et turbulente.
« J’ai six frères et une sœur, qui ont tous réussi leur vie, et le sport y a été pour beaucoup. Nous étions installés dans un quartier difficile, nous menions une vie simple. Mon père faisait tout ce qu’il pouvait pour nous, et notre temps libre, il fallait le mettre au sport. Pour ça, il ne comptait pas… ».
Les frangins font le marché pour aider, s’appliquent à l’école, avant d’aller au club, les uns à la boxe thaï, le jeune Abdelhak au karaté, avec maître Pierre Hoffman, un élève de maître Lee Kwan-Young. « On était en pleine période Bruce Lee, c’était un esprit à la dure, ça m’a plus tout de suite. Se dépenser à fond, mais aussi découvrir un esprit martial qui m’a beaucoup inspiré, aidé, notamment à l’école.
À l’époque, on ne se distinguait pas encore du karaté, j’ai compris progressivement pour quoi je me passionnais. Sans le taekwondo, je ne serai jamais devenu l’homme que je suis ».
Du club de Montfermeil, Abdelhak Hashas passe au CKF Bondy sous la responsabilité de maître Roger Piarulli qui deviendra président de la fédération.
L’ambiance est bonne, comme le tempérament du combattant Hashas. Intégration dans l’équipe, passage du premier dan, dès l’obtention du Diplôme Fédéral en 1995 et création du club Moving City Taekwondo à Clichy-sous-Bois, sur la base d’une association citoyenne crée cinq ans plus tôt.
« Beaucoup de mes camarades de jeunesse sont tombés dans la drogue ou la délinquance… Très tôt, j’ai eu l’envie d’aider, de sortir les jeunes d’un mauvais destin tracé » explique l’homme de cinquante-deux ans.
Les émeutes de 2005, ont débuté de la ville Clichy sous Bois ce qui n’a pas échappé au gymnase Armand Desmet, car en effet ce dernier a été incendié la veille des championnats départementaux qui devait se dérouler dans ce gymnase.
La ville et les partenaires ont donc tout mis en œuvre pour la reconstruction du gymnase et donc Mr HASAHS était encore 2 fois plus borné à lutter contre les violences par la voie sportive et sociale.
C’est la pratique martiale qui va être le levier principal, mais les préoccupations sont sociales et culturelles, avec de l’aide au devoir, un suivi constant avec les parents, des échanges avec la Fédération Marocaine et les clubs de la ligue orientale de Oujda, le Maroc et le soutien de la ville sur l’ensemble du projet. Parallèlement à ce parcours de citoyen impliqué et d’éducateurs spécialisé, Abdelhak Hashas devient comptable dans l’Éducation nationale et père de deux enfants. Une façon de comprendre la vie et un parcours qui ne pouvaient que le mener aux responsabilités, au département puis à la ligue, puis au niveau national au sein de la commission financière. Ce mordu de l’associatif dont la nature est « d’aller vers les autres », mais qui a aussi, en plus, le goût de l’organisation, a passé tous les diplômes, ainsi qu’un 5e dan. Mais sa meilleure formation comme sa plus belle récompense, elle vient par ceux qui sont passés dans son club pour donner du sens à leur vie, en commençant par passer une ceinture noire. Certains sont devenus enseignants, certains sont passés par le haut niveau, comme Moussa Cissé qui a été membre de l’équipe de France en décrochant 5 titres de champion de France, Vainqueur de la coupe du monde francophone et Vice champion d’Europe.
Aujourd’hui, il rend fier son professeur, moins par ses résultats sportifs mais par le fait qu’il revienne désormais deux fois par semaine au club pour former les jeunes générations et faire de la prévention.
Offrir aux autres cet « équilibre complet » qu’il a reçu de la pratique du taekwondo, Abdelhak Hashas continue de le faire.
« Tant que l’on a besoin de moi, je répondrai présent » (Abdelhak HASHAS)